Les Vénètes contrôlaient-ils les routes vers la Bretagne insulaire comme l’a affirmé Jules César ?

Leur opposition aux Romains pouvait-elle venir de leur crainte de les voir   concurrencer leur trafic ? On a pu penser que ces échanges ont surtout concerné les côtes de la Manche et donc plus les Osismes et Coriosolites que les Vénètes. Si lors de la bataille de 56, ces peuples ont joint leurs navires aux Vénètes, c’est qu’ils avaient des navires hauturiers et donc participaient au trafic trans-Manche, les Vénètes n’en ayant donc pas le monopole ce qui ne veut pas dire qu’ils en étaient absents.

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          De plus, les routes commerciales ne se limitaient pas aux traversées entre l’Armorique et la Bretagne ;

un trafic probablement non négligeable arrivait des zones méditerranéennes par Gibraltar et par les voies

fluvio-terrestres de la Loire ou en traversant l’« isthme gaulois » entre l’Aude et la Garonne, remontant ensuite vers

la Manche en longeant les côtes sud de l’Armorique et donc le pays vénète.

Une « route de l’étain », reliant l’étain de Cornouaille au cuivre du bassin méditerranéen est souvent citée.

Mais au sud du pays vénète, les Namnètes et leurs ennemis Pictons et Santons n’étaient-ils pas aussi des peuples de marins remettant en cause une hypothétique domination vénète

sur les routes maritimes vers la Loire, la Gironde et le golfe de Gascogne ?

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          L’archéologue P.Galliou, contestant l’importance pour les Vénètes de cette « route de l’étain », a plutôt suggéré que c’est plutôt dans le transport des vins italiens et des salaisons locales qu’il faut rechercher l’activité commerciale principale des Vénètes dans les temps qui séparèrent la création de la province de Narbonnaise (vers 120 av J-C)

et leur défaite devant César (56 av J-C). Cette remarque vaut-elle pour l’âge du Bronze ou seulement plus tard pour l’âge du Fer ? Même si la route de l’étain a existé encore longtemps, comme le prouve une épave trouvée près de Roscoff chargée de lingots d’étain et datant du IIème ou IIIème siècle de notre ère,

elle existait, comme existaient les Vénètes, à l’âge du Bronze.

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          Les navires vénètes avaient-ils accès à l’espace hauturier ?

Analysant les navires méditerranéens à dolia (grosses citernes pour les transports de liquides alimentaires, huile et vin) de tailles comparables à celle supposée des navires vénètes (autour de 20 mètres, probablement plus rarement

vers 30 m), il a été montré que leur espace de navigation couvrait une grande partie de la Méditerranée occidentale qui n’est pas nécessairement plus calme que l’Atlantique et la Manche, espace qualifié de « maritory » par les Anglais.

  Il est donc légitime de penser que César ne s’est pas trompé et que les Vénètes étaient un peuple maritime, même si l’arrière-pays a aussi été une riche région agricole avec céréales et élevage.