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Les caractéristiques du bateau vénète

Les neuf siècles compris entre l’an 800 avant J.C. et l’an 100 après J.C. représentent un vide dans l’archéologie maritime. On ne dispose d’aucune épave identifiable comme vénète, leur intégrité sur le littoral sud de la Bretagne ne pouvant résister aux attaques de la mer à faible profondeur.


Sur l’architecture du navire vénète, on est donc limité à ne formuler que des hypothèses qui, comme telles, doivent être discutées. Par contre, plusieurs navires fluviaux ou d’estuaires ont été retrouvés dans des milieux plus protégés et c’est sur eux que certains archéologues s’appuient pour restituer l’architecture du navire vénète décrit par Jules César. Plusieurs spécialistes ont en effet considéré que certaines de ces épaves retrouvées ultérieurement dans des fleuves ou estuaires ressemblaient aux descriptions de César et pouvaient donc être considérées comme d’une même famille avec les navires vénètes, famille à laquelle plusieurs intitulés ont été proposés : celtique, celto-armoricaine, romano-celtique, britanno-celtique, continentale ou gallo-romaine…

Les plus citées sont Blackfriars 1 retrouvée à Londres, une épave trouvée à Guernesey

ou Port-Berteau II trouvée dans la zone maritime de la Charente.

          C’est à R.Y.Creston que l’on doit en 1956 une tentative pour reconstituer un premier plan supposé du navire vénète mais c’était avant l’exploration des navires fluviaux supposés proches qui ont remis en cause certaines de ces hypothèses probablement influencées par la construction navale d’aujourd’hui.

          Cette assimilation des navires vénètes aux épaves fluviales retrouvées est-elle légitime ? Deux interrogations relèvent d’une part de la chronologie et d’autre part du caractère hauturier. La plupart des épaves citées ci-dessus datent de l’époque romaine et sont donc postérieures d’au moins deux siècles aux navires vénètes décrits par César. Cependant tous les travaux d’archéologie maritime ont montré une assez faible évolution des architectures navales comme des gréements pendant plusieurs siècles; l’écart chronologique entre ces navires d’époque romaine et ceux des Vénètes ne semble donc pas devoir être retenu comme un critère déterminant.

          C’est une quasi-certitude de considérer que ce n’était pas une construction sur membrures, « squelette premier » car ce type de construction n’est apparu que beaucoup plus tard en Méditerranée. Etait-ce une simple construction sur sole, sans quille, supposée peu apte à affronter des traversées hauturières ?  On peut penser que la navigation fluviale a précédé la navigation hauturière et donc que les navires de mer comme les voiliers vénètes ont été des adaptations incrémentales de navires fluviaux et non une rupture nette.

La construction vénète aurait ainsi pu constituer une sorte de méthode mixte entre la construction fluviale sur sole

et la construction sur quille « squelette premier ».


C’est ce qui fait tout l’intérêt de la recherche historico-archéologique sur le navire vénète telle qu’abordée par l’association Mor Er Wenediz.56.


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 Epave de Guernesey

Guernesey.jpg

     Blackfriars 1

d'après Peter Marsden

(dessin de M.lejeune)

Blackfriar sans copyright.png

Bateau vénète d'après R-Y Creston
(dessin de M.Lejeune)

Bateau vénète sans copyright.png
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